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mardi 4 janvier 2011

Retour sur l’actualité : Assassinat de Ali Tounsi , le Chef de la police algérienne

Colonel Ali TOUNSI
Nous sommes le mercredi 24 février 2010. En fin de soirée, un contact, amateur passionné d’écoutes radios en ondes-courtes, m’alerte d’une recrudescence d’activités sur les fréquences utilisées par les services de sécurité algériens « quelque-chose se passe là-bas ! » me dit-il. Après vérification, je constate, sur plusieurs forums dédiés aux amateurs de ce type d’écoutes que de nombreux logs (rapports d’écoutes) rapportent une activité importante sur les réseaux radios dédiés à la police algérienne en hautes fréquences. La diffusion de nombreux indicatifs par appels sélectifs en ALE (Automatic Link Establishment) confirment la provenance des émissions. L’intensité du trafic se poursuit toute la nuit . Elle sera également rapportée par des amateurs situés en Amérique du Nord. Intrigué par ce pic soudain d’activités, j’effectue quelques recherches vaines dans l’actualité algérienne pour voir si une opération de grande envergure est en cours. Finalement, en fin de matinée, le jeudi 25 février 2010, une dépêche laconique attire mon attention :

« Le patron de la police algérienne, Ali Tounsi, en poste depuis seize ans, a été assassiné jeudi par un collaborateur qui a ensuite retourné son arme contre lui lors d'une réunion au siège de la direction générale de la sûreté nationale à Alger. Selon le ministère algérien de l'Intérieur, la mort d'Ali Tounsi est survenue lors d'une séance de travail durant laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a ouvert le feu sur le chef de la police avec son arme de service. » (dépêche site journal français l’Express)


Evidemment, faire un rapprochement entre l’activité radio détectée quelques heures auparavant et l’assassinat d’Ali Tounsi peut sembler audacieux. Toutefois, les circonstances réelles de son décès restent obscures. En effet, quelques heures après son assassinat on peut lire :

« La capitale Alger est bloquée, après l’attentat qui vient de coûter la vie au Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Ali Tounsi (…). Les barrages de police et même, dit-on, de l’armée, encadrent la ville. » (site www.algerie360.com)

Mesures surprenantes alors que l’on parlait, un peu plus tôt, du simple « accès de démence »  d’un individu isolé. Sur les blogs, certains Algériens n’hésitent pas à parler de la peur d’un coup d’Etat.

Il y a quelques jours, Amel Blidi titre dans le journal El Watan : « Crise de démence ou règlement de comptes ? L’assassinat du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Ali Tounsi,  le jeudi 25 février, restera l’une des énigmes de l’année 2010 » (article complet http://www.elwatan.com/actualite/tounsi-un-crime-presque-parfait-29-12-2010-104928_109.php).

Sans faire une surenchère qui alimenterait les adeptes du complot, je laisserai le lecteur se faire sa propre opinion. Toutefois, on peut se demander, au regard de l’intensité des activités radios décelées par des amateurs, si l’assassinat de Tounsi n’a pas été le point d’orgue de troubles, déjà en cours quelques heures auparavant, au sein de la sécurité algérienne.