Depuis le début du conflit ukrainien, plusieurs amateurs d’écoutes en ondes-courtes ont constaté un regain d’activités radio, en langue russe, sur plusieurs fréquences, dont 4397 khz, 4649,5 khz, 5125 khz, 5640 khz, 7933 khz, 9741 khz … Des indicatifs ont été également entendu comme « Buran », « lampas », « Katya » ou « Birtva ».
Cependant, si ce regain d’activités remarqué au moment du début des opérations militaires russes en Ukraine a rendu probable une origine liée à ce conflit, la localisation des émetteurs n’a pas pu être déterminée et rien ne permet d’affirmer que ces stations émettaient depuis le sol ukrainien.
Des conversations non cryptées qui interrogent ….
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui s’interrogent également sur le caractère non crypté des communications entendues. Il est bon de rappeler que l’absence d’utilisation d’un système de cryptage ne veut par dire que le contenu des communications est accessible pour le commun des mortels. En effet, l’emploi de chiffres, de codes, dont la signification n’est connue que par le service utilisateur, permet de préserver la confidentialité du contenu. En ondes-courtes, des stations de chiffres sont régulièrement écoutées par des amateurs. Les transmissions sont en clair mais elles restent codées et leur signification réelle est ainsi préservée d’oreilles indiscrètes. Les forces armées de nombreux pays utilisent les ondes-courtes pour des transmissions non cryptées mais contenant un codage (suites de chiffres ou de lettres, transmis en morse ou par la voix) afin d’en préserver la confidentialité.
La thèse avancée d’une armée russe qui utiliserait un matériel radio obsolète …
Les réseaux sociaux et certains médias relaient la thèse que les forces armées russes utiliseraient un matériel radio obsolète voire d’un niveau amateur et non militaire.
Comme nous l’avons vu précédemment, l’observation de transmissions en clair n’indique absolument pas que leur contenu ne soit pas codé ni que les émetteurs utilisés soient d’un niveau amateur. En effet, l’armée russe, contrairement aux rumeurs évoquées, détient un système de radiocommunication militaire élaboré comme les émetteurs HF R-166 Artek ou R-176 Antey qui disposent d’un niveau de cryptage parfaitement adapté pour la transmission de communications stratégiques mais aussi de contre-mesures afin d'éviter un brouillage radioélectrique.
Les signes d’une fébrilité des forces russes durant les premiers jours du conflit ?
Si les communications captées par des amateurs, durant les premiers jours du conflit, paraissent dénoter une certaine fébrilité de l’armée russe, force est de constater que les fréquences où des communications en clair étaient signalées sont désormais, pour la plupart, silencieuses. Ainsi, loin de rencontrer des défaillances probantes sur ses moyens de radiocommunication, l’armée russe semble simplement avoir été confrontée, dans un premier temps, à des soucis d’organisation.