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mercredi 12 février 2014

Le jour où un opérateur a décidé de prendre en otage l'accès à Internet de mes parents...


L’accès à internet est devenu aujourd’hui un puissant outil de lien social. Malgré les distances qui peuvent nous séparer, le cyberespace nous relie les uns aux autres.

Pour Noël, j’ai offert à mes parents un accès à ce monde virtuel. Un accès qui allait nous permettre, malgré la distance,  de rester facilement en contact. Au pied du sapin, il y avait une tablette tactile et un abonnement chez Virgin Mobile (1G0 pour 9,90 euros par mois). Quel plaisir pour ma Mère de pouvoir envoyer des photos par mail, de découvrir la richesse de Wikipédia ou de recevoir en direct les dernières nouvelles du monde.

Mais, la magie s’est arrêtée soudainement au bout de 5 semaines. Brutalement, plus d’accès internet. Par téléphone, malgré la distance, je la guide pour réaliser quelques tests afin de déterminer le problème. La carte sim est utilisée sur un hotspot 3G type Huwaei. Je lui demande de mettre la sim dans un téléphone libre tous opérateurs. Le résultat est sans appel. La carte sim n’est plus valable. Tout semble indiquer qu’elle a été bloquée par Virgin Mobile. Je consulte mon compte bancaire et je vois que Virgin vient de me prélever le montant de l’abonnement. Il n’y a donc pas de souci à ce niveau. Malgré le blocage de la carte, Virgin continue de prélever… Pourquoi ce blocage ? Je réalise que je n’ai pas envoyé de justificatif d’identité à l’opérateur (ni même, d’ailleurs, d’autorisation de prélèvement à ma banque). J’envoie un mail au service client. Malgré l’engagement 48h, aucune réponse. Je tente le « chat en ligne ». On me répond qu’il n’y a aucun souci sur ma ligne. Extraordinaire comme réponse puisqu’elle m’a été donnée alors que je n’avais pas communiqué mon numéro de mobile ! J’envoie un deuxième mail, puis un troisième. Toujours aucune réponse.

Soudain, je comprends enfin l’évidence. Nous sommes finalement peu de choses pour ces opérateurs. Seulement des « vaches à lait ». On facilite amplement la souscription du contrat. Après, ce n’est plus le problème de l’opérateur. On vous oublie mais, quelque part, on vous prend en otage. Et, pire encore, on laisse à l’abandon des personnes qui, comme mes parents, avaient entre les mains un outil qui leur permettait de sortir de l’isolement, de conserver un lien social et affectif.

Tous les jours, ma Mère essaye de se connecter et, tous les jours, elle a l’amère déception de voir que l’univers magique qui s’était ouvert à elle vient de se refermer brutalement, sans aucune explication, sans la moindre compassion.

Je suis triste de ce manque d’humanisme. Je suis triste de cette absence totale de respect pour l’importance sociale d’un accès à internet. Je suis triste mais je crois aussi au pouvoir des internautes. La Toile est libre et doit le rester. Personne n’est propriétaire d’internet, ni les opérateurs, ni les Etats. C’est à nous tous que revient cette propriété. A nous tous de la défendre et de lutter pour préserver cet espace de liberté et d’humanisme que certains essayent d’enchainer.